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La Nouvelle Bible Segond ou la Bible d'étude protestante par excellence

La Nouvelle Bible Segond est l’une des cinq versions de la Bible proposées par l’Alliance biblique française. Parue en 2002 et destinée au public protestant, il s’agit d’une traduction particulièrement exigeante en matière de fidélité aux textes originaux et rigoureuse dans son expression. Retour sur son histoire.

Le vendredi 18 octobre 2002, biblistes, universitaires, responsables d'Églises, journalistes ou encore
simples curieux viennent remplir l'auditorium de la Bibliothèque nationale de France – site
François Mitterrand à Paris. L’événement qui rassemble tout ce beau monde n’est pas fréquent
et vaut le déplacement. Il s’agit de la cérémonie de lancement d’une nouvelle version de la Bible :
la Nouvelle Bible Segond.

 

 

Une révision de la Bible Segond

 

Comme son nom l’indique, la Nouvelle Bible Segond est une révision de la Bible Segond. Louis
Segond est un pasteur suisse dont la traduction de la Bible au XIXe siècle a fait date. Aujourd’hui
encore, de nombreuses personnes lisent sa traduction de la Bible dans une version remaniée sous
les auspices de la Société biblique britannique et étrangère en 1910. Le temps passant, une révision
importante de cette traduction est nécessaire et paraît en 1978 sous le nom de Bible à la Colombe.
Ce travail est coordonné par l’Alliance biblique française qui charge en 1988 une petite équipe de
préparer une édition d’étude de cette version. Rapidement, il s'avère qu'une révision globale est
indispensable. On trouve ici les prémices de ce qui va conduire à la création de la Nouvelle Bible
Segond, dont le texte connaît plus de 50 000 changements par rapport à celui de 1978. Parmi eux, le
terme « sacrificateur » est à nouveau traduit par celui de « prêtre », jugé trop catholique à l'époque
de l'établissement de la Bible à la Colombe.

 

 

Une Bible d'étude protestante

 

À la même période, une révision de la Traduction œcuménique de la Bible (TOB) est publiée et témoigne
de nouvelles exigences concernant le rapport aux textes bibliques. Une partie seulement
du protestantisme prend part à ce chantier. La frange évangélique s’en tient davantage éloignée,
du fait de sa méfiance à l’égard de l’approche critique des textes. Ce protestantisme-là ressent néanmoins le besoin de disposer lui aussi d'une véritable Bible d'étude, comportant des introductions
à chaque livre biblique et des notes détaillées sur le texte. Un nouvel « oecuménisme
protestant » doit alors voir le jour et sa mise en place n’est pas sans créer de difficultés. « Nous
nous sommes arrangés pour que tout le monde se retrouve sur les fondements du texte, et nous
n'avons donné aucune clé d'interprétation », confiait à l’époque Jean-Claude Verrecchia, l’une des
personnes engagées sur le projet. Cet exercice d'équilibrisme a abouti à une grande prudence
dans les présentations des livres bibliques.

 

 

Une équipe de spécialistes


Dès la fin des années 1980, le comité de rédaction qui se met au travail représente les différentes
tendances du protestantisme (luthéro-réformé, baptiste, adventiste, pentecôtiste). Il est constitué
de quatre personnes : Henri Blocher, Jean-Claude Dubs, Mario Echtler et Jean-Claude Verrecchia.
Le projet est coordonné par Didier Fougeras, qui travaille alors pour l’Alliance biblique française. Le
travail est collégial. Soixante-deux spécialistes sont consultés pour passer la traduction de chaque
livre biblique au crible des découvertes modernes. Après que les années ont passé, Henri Blocher
continue à croire que l'effort n'a pas été vain. « Il me semble que la NBS fait une contribution originale
à l'offre biblique en français », estime-t-il. « Elle est probablement la plus rigoureuse dans le
genre de la traduction visant à l'équivalence formelle et, dans ses introductions et notes, celle qui
fournit l'information la plus objective au lecteur. » Le professeur émérite de la Faculté de théologie
de Vaux-sur-Seine souligne en effet que « les divergences théologiques de la petite équipe ne l'ont
pas empêché de collaborer et obligeaient à chercher et communiquer de l'indiscutable » !

 

 

Les principes de la révision

 

Dans l’introduction de la Nouvelle Bible Segond, le comité de rédaction explique sa démarche :
« La Nouvelle Bible Segond est le résultat d'une révision minutieuse visant à rendre la traduction
encore plus fidèle aux textes originaux et encore plus rigoureuse dans son expression. » Les progrès
de l’informatique ont été d’une grande aide pour mener à bien ce travail. La recherche d’une
cohérence plus approfondie a ainsi conduit à traduire, autant que possible, un même mot de la
langue originale par une même expression en français. L’objectif est de faciliter les comparaisons
ou les parallèles entre les livres grâce à une plus grande homogénéité de la traduction. Les réviseurs
ont également souhaité tenir compte de l'évolution de la langue française en ayant pour
référence le dictionnaire Robert.

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Article écrit par Nicolas Fouquet

Chef de projet et responsable de la collecte de fonds