Courons les yeux fixés vers Jésus

« En ce qui nous concerne, nous sommes entourés de cette grande foule de témoins. Débarrassons-nous donc de tout ce qui alourdit notre marche, en particulier du péché qui s'accroche si facilement à nous, et courons résolument la course qui nous est proposée. Gardons les yeux fixés sur Jésus, celui par qui notre foi a commencé et qui la mène à sa perfection. Au lieu de la joie qui lui était proposée, il a accepté la mort sur la croix, sans tenir compte de la honte attachée à une telle mort ; et maintenant il siège à la droite du trône de Dieu. »
Hébreux 12.1-2

La vie, une course ? Une compétition ? N’est-ce pas précisément ce que l’on voudrait fuir : courir toute la journée, être perpétuellement en compétition, pour décrocher un emploi ou le garder, pour se faire sa place au soleil et la

préserver, pour être le premier ? Le meilleur ? Serait-ce cela la vie ? Et comble de malchance, il en serait de même avec la foi ? Courez ! Courez !

En nous présentant la foi comme une course, l’auteur de cette lettre apostolique ne nous engage pas à nous disperser dans une course en tous sens où nous ne saurions plus où donner de la tête, mais au contraire à nous orienter vers un but qui concentre nos énergies et donne un sens, une direction à notre vie.

En nous représentant cette course comme une compétition, à l’instar de celles qui se déroulaient dans les stades, olympiques ou autres, il ne nous incite pas à concourir contre nos semblables, collègues, voisins ou parents, mais à donner le meilleur de nous-même pour atteindre le but fixé.

En nous orientant vers Jésus, il nous donne à la fois l’exemple stimulant et la source même de notre foi, celui qui en est l’objet, celui qui la fait naître en nous et la mène à sa perfection.

L’exemple du Christ nous confirme cependant à quel point l’épreuve proposée peut être exigeante. L’image de la course s’estompe pour faire place à un climat bien plus rude, opposition, combat, lutte, à la suite du Christ qui a accepté la mort sur la croix, sans tenir compte de la honte qui y était attachée.

Il n’est donc pas question pour le disciple du Christ de chercher à s’absenter du réel éprouvant et blessant, mais, en y restant bien présent, de tendre vers un but qui le dépasse.

Que les exploits des athlètes, cités en exemple par plusieurs auteurs du Nouveau Testament, éveillent en nous l’ardeur à suivre le Christ et la persévérance, sans nous laisser entraver par le mal qui nous enveloppe trop facilement. Image inspirante que celle du coureur, tout entier tendu vers le but !

@PAR ÉMILE NICOLE, professeur émérite d’Ancien Testament à la Faculté libre de théologie évangélique (FLTE) de Vaux-sur-Seine et contributeur dans le nouvel ouvrage de la collection « La Bible tout en nuances » intitulé Le sport à l’image de la foi (cf. page 15 du biblioscope de juin 2024)