back to blog arrowretour au blog

La bienveillance discrète de Dieu

Contrairement à d’autres livres où Dieu intervient majestueusement, le livre de Ruth parle d’un Dieu qui agit à travers les actes des humains. Dieu n’est pas absent, mais discret : la vie de Ruth est transformée car elle reconnaît dans l’action de Boaz l’action de Dieu. La bonté divine passe par le canal de l’agir humain. Comme Dieu est le rédempteur d’Israël, Boaz est le rédempteur de Ruth et de Noémi.

Le livre de Ruth doit son nom à la principale héroïne du récit, Ruth la Moa- bite. Ce petit livre raconte l’histoire d’une famille de Bethléem qui s’expatrie au pays de Moab, à cause d’une famine. Au cœur du livre se trouve la thé- matique de la bienveillance. Les trois personnages principaux, Ruth, Noémi et Boaz font preuve de bienveillance à l’égard d’autrui alors que les situations semblaient désespérées ou que la Loi semblait trop rigide. Cette bienveillance est généralement associée à Dieu qui fait grâce et agit avec bonté envers son peuple. Dans le livre de Ruth, la bonté de Dieu s’exprime à travers les person- nages, et notamment celui de Boaz.

 

Mais cette bienveillance n’est possible qu’en sortant du cadre établi. Et c’est ce que fait Boaz : il prend des libertés avec la Loi. Pour parvenir à ses fins, c’est-à-dire épouser Ruth et rétablir Noémi dans ses droits, Boaz associe deux lois juives qui sont d’ordinaire distinctes l’une de l’autre : le lévirat et le droit du rachat. Très simplement, ces deux lois ont pour but de préserver le patrimoine familial et d’assumer un devoir envers une personne en difficulté. S’ajoute une troisième loi, celle du glanage, qui est aussi élargie dans le livre de Ruth. Le glanage, c’est le droit de subsistance à celui qui a faim, et particulièrement à l’étranger, la veuve et l’orphelin. Boaz laisse Ruth glaner dans son champ, mais lui offre une liberté qui n’est pas prévue par la Loi.

 

Contrairement à d’autres livres où Dieu intervient majestueusement, le livre de Ruth parle d’un Dieu qui agit à travers les actes des humains. Dieu n’est pas absent, mais discret : la vie de Ruth est transformée car elle reconnaît dans l’action de Boaz l’action de Dieu. La bonté divine passe par le canal de l’agir humain. Comme Dieu est le rédempteur d’Israël, Boaz est le rédempteur de Ruth et de Noémi.

 

L’histoire de Ruth parle de résurrection, de cette résurrection terrestre qui peut avoir lieu dans nos vies. Lorsque tout semble s’effondrer, la grâce et la bonté divine viennent nous relever pour que l’on vive à nouveau et que l’on soit transformé. Si Ruth a été choisie par amour, elle qui n’était qu’une étrangère, une Moabite, la voilà maintenant à l’origine de la royauté de David. Quelle in- croyable destinée. De même, la vie de Noémi fut également transformée : elle qui avait tout perdu, la voilà à nouveau comblée. En effet, l’enfant né de l’union de Boaz et de Ruth lui est confié et elle en porte la responsabilité.

 

Par Thibault Foulon, directeur de la Ligue pour la Lecture de la Bible - Vivre la Parole et membre de l'équipe d'animationbiblique.org 

author image
Article écrit par Thibault Foulon