back to blog arrowretour au blog

Va vers toi !

Quitter. Le terme a bien souvent une connotation négative. Pourtant, il peut aussi être une opportunité, un besoin, une nécessité. C’est un appel lancé par Dieu à Abram. Une envie pour le fils prodigue qui souhaite « voler de ses propres ailes ». Une nécessité, pour celui ou celle qui veut suivre le Christ.

Quitter. Le terme a bien souvent une connotation négative. Pourtant, il peut aussi être une opportunité, un besoin, une nécessité. C’est un appel lancé par Dieu à Abram. Une envie pour le fils prodigue qui souhaite « voler de ses propres ailes »[1]. Une nécessité, pour celui ou celle qui veut suivre le Christ.

 

Quitter. Cela résonne soudain comme un besoin de rupture avec ce qui était. Quitter pour être et devenir. Quitter pour aller. Car c’est bien là l’appel lancé par Jésus : « Va, et ne pèche plus » (Jean 8.11 par exemple). Cette invitation au mouvement, à faire un pas après l’autre. Tout en rompant avec ce qui était néfaste.

 

Quand Dieu s’adresse à Abram, retentissent ces mots

 

« Va ! Va vers toi ! »
(Lekh Lekha en hébreu ; Genèse 12.1) 

Comme la quête d’une identité que Dieu seul peut donner. Le patriarche doit « abandonner » son père pour lui-même le devenir, et qui plus est, d’une grande nation. Le voilà qui doit laisser derrière lui ses racines, son pays, sa communauté, sa famille. C’est le choix vital de la confiance en un Dieu qui sait.

 

À moi aussi, cet appel est lancé, « Va vers toi ! ». Quitter mes sécurités aussi bien que mes peurs. Rompre avec les habitudes qui m’entravent et m’enchaînent, abandonner les lieux qui m’enferment, et me délester des fardeaux trop lourds. Afin que je sois libre de me retrouver en Dieu et au service des autres. Quel courage il faut. Quelle foi !

 

Pourtant, il me faut parfois la quitter, cette route droite, pour oser des retours en arrière, des raccourcis, des prolongements, des impasses et des courbes. Pourvu que la vie soit un mouvement, une puissance transformatrice, une rencontre avec l’autre, une marche avec Dieu. Alors le chemin parcouru m’aura façonné et remodelé. J’aurais le visage de ces vérités acquises, les cicatrices des blessures passées, le souvenir des lieux visités et de ces personnes croisées. Avec, toujours, l’empreinte de Dieu qui se fait compagnon de route. Lui qui aura pris les traits de cet ami m’ayant consolé dans ma peine, de l’étranger qui m’a fait bon accueil, de l’enfant qui m’a souri.

Il m’aura alors appris à le voir en toute chose, jusqu’en moi-même.

 

[1] Marion Muller-Colard, Les Grandissants, Petite bibliothèque de Spiritualité, Labor et Fides, 2021

 

Par Sara Le Levier, éditrice aux éditions Bibli'O et à l’Alliance biblique universelle

author image
Article écrit par Sara Le Levier

Directrice éditoriale des Éditions Bibli’O